Au vu des difficultés rencontrées par les États membres de l’UE, surtout après la crise des subprimes – l’Islande, en tant que membre de l’Espace économique européen, a dû être sauvée de la faillite par le Fonds monétaire international ; au printemps 2010, la Grèce n’a pu être sauvée de la faillite qu’avec l’aide des membres de la zone euro et du Fonds monétaire international -, il a été proposé de mettre en place une instance similaire au Fonds monétaire international pour l’Europe, peut-être d’abord pour la zone euro, puis pour l’UE dans son ensemble. – L’avantage est que – contrairement à la Commission européenne – le FEA pourrait sérieusement menacer de sanctions financières (could impose financial sanctions) et imposer ainsi des réformes structurelles en retard (overdue structural reforms) aux membres en difficulté. Jusqu’à présent, le Fonds monétaire international a toujours retiré ses aides financières sans se soucier des conséquences (regardless of the consequences) lorsque les gouvernements refusaient d’entreprendre les réformes économiques prescrites. Le FEA devrait pouvoir agir de manière tout aussi impitoyable. Avec le FEA, l’UE se doterait de règles du jeu claires pour la gestion d’une crise. Sur les marchés financiers, chacun saurait à quoi s’attendre. On pourrait ainsi se protéger des attaques spéculatives bien mieux qu’avec des pactes d’aide aux pays en crise élaborés à la hâte. – Mais d’un autre côté, le traité de l’UE stipule sans équivoque que chaque pays est responsable de ses propres dettes. Pour les États débiteurs, le traité prévoit une procédure de déficit excessif (excessive deficit procedure) qui doit être strictement appliquée. L’UEM est considérée par ses détracteurs comme le début déguisé d’une péréquation financière européenne (inter-European fiscal equalisation scheme). Cela coûterait très cher, car de fausses incitations seraient ainsi créées et les États déficitaires ne changeraient guère de comportement en comptant sur l’aide de la Communauté (problème de l’aléa moral)… Ils pourraient en effet compter sur l’existence d’une réserve d’argent dans laquelle ils pourraient puiser en cas de difficultés. En fin de compte, ce sont les contribuables des pays pratiquant la discipline budgétaire qui devraient assumer le fait que d’autres peuples vivent au-dessus de leurs moyens. Outre les dommages économiques, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses (devastating effects) sur l’approbation de l’UE par la population (“L’Europe – pas comme ça !”) ; d’autant plus si le renflouement devient une question de capacité de chantage politique (potential of national blackmailing) et de propension à la violence de la part de la rue (les marches, les émeutes et les grèves générales dans la Grèce surendettée en 2010 en ont donné un avant-goût). – Il n’est donc manifestement pas nécessaire de créer une nouvelle autorité, mais de respecter scrupuleusement le pacte de stabilité et de croissance. Car sinon, le risque est trop grand que toutes les digues cèdent pour les pays endettés de la zone euro. En outre, du point de vue du droit constitutionnel, le FME serait une nouvelle gare de triage où l’exécutif pourrait poser des jalons sans contrôle du législatif. Le fait que les réserves d’or allemandes gérées par la Bundesbank soient intégrées dans un FME indique sans équivoque une répartition commune des charges, qui a été expressément exclue dans le traité de l’UE. – Il est vrai que beaucoup voient dans la création du Mécanisme européen de stabilité l’essentiel du Fonds monétaire européen déjà mis en place. – Voir peur, pervers, rachats, banque centrale, renflouement, Blame game, ClubMed, interdiction de financement du déficit, obligations en euros, commun, Fonds européen de stabilité financière, Union monétaire européenne, erreur fondamentale, péché de la BCE, réserves d’or, allemand, crise grecque, pression des pairs, engouement pour l’Hellène, piège des banques islandaises, dispositif de sécurité ultime, politique salariale, coordonnée, aléa moral, pince politique, retard politique, sauve-qui-peut, porteur de risque, définitif, mécanisme de rétroaction, État fantôme, limite des sept pour cent, solidarité, financier, compte bloqué, dette publique, effets, pacte de stabilité et de croissance, union de transfert, redistribution, induite par la banque centrale, taxe sur la fortune, incitation à l’endettement, fidélité au contrat, fait de la croissance et de la dette, historique, gouvernement économique, européen, banque zombie, expropriation forcée.. – Voir le rapport mensuel de la Deutsche Bundesbank de novembre 2010, p. 11 et suivantes (les mécanismes de gestion de crise doivent s’appuyer sur des efforts de consolidation crédibles dans les États débiteurs), le rapport mensuel de la Deutsche Bundesbank d’août 2013, p. 71 et suivantes (nouvelles décisions concernant les procédures pour déficit excessif).
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Professeur d’université Dr. Gerhard Merk, Dipl.rer.pol, Dipl.rer.oec.
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