Sauvetage de Hypo Real Estate (Hypo Real Estate rescue)
Dans le cadre de la crise des subprimes, la société munichoise de financement immobilier Hypo Real Estate Holding AG (HRE) s’est retrouvée en difficulté au cours de la dernière semaine de septembre 2008 ; l’entreprise a été fondée par scission de HypoVereinsbank AG en septembre 2003. HRE était surtout active dans le monde entier dans le domaine du financement public et des prêts d’infrastructure (public sector and infrastructure finance) ainsi que dans le financement de l’immobilier commercial (commercial real estate finance). – Sa filiale DEPFA Bank à Dublin – pour laquelle le holding HRE avait émis une lettre de confort – a imprudemment enfreint la règle d’or bancaire ; elle n’a financé des projets à long terme (noncurrent) qu’à court terme et a ainsi glissé dans une crise financière aiguë (financial squeeze). Les pertes qui en ont résulté ont dû être assumées par la maison mère à Munich, mais celle-ci n’a pas pu y faire face par ses propres moyens. Les conséquences d’une défaillance de la HRE auraient également touché les caisses de retraite, les fonds de pension, les associations professionnelles ainsi que les Länder et les communes allemands, qui avaient parfois placé des centaines de millions auprès de la HRE. – Afin d’éviter la faillite de HRE, le gouvernement fédéral est intervenu. Par la suite, la HRE a été sauvée par l’État à partir d’octobre 2009 par l’injection de près de 8 milliards d’euros de nouveaux capitaux ; elle est passée entièrement sous contrôle fédéral. – Cette action de sauvetage a été critiquée dans de nombreux cercles. La politique d’information hésitante du directoire a suscité l’indignation ; le conseil de surveillance – dont faisait partie l’ancien président de la Bundesbank Tietmeyer – s’est également retrouvé dans la ligne de mire. Les auditeurs ont qualifié la politique commerciale du directoire et l’organisation de l’entreprise de “mélange de chaos et de folie des grandeurs”. Le directeur financier Markus Fell, par exemple, percevait à lui seul 450 000 euros de salaire annuel et la même somme en primes, soit 0,9 million d’euros au total. – Le gouvernement fédéral a également justifié la nationalisation par le fait qu’en cas d’insolvabilité de la HRE, la lettre de gage allemande aurait été discréditée (disrepute) avec des conséquences directes et indirectes imprévisibles. Au début de l’année 2009, il est apparu que la HRE avait besoin d’aides supplémentaires. La loi sur le sauvetage des banques, entrée en vigueur au printemps 2009, était essentiellement adaptée à la situation de HRE. – Au cours de l’été 2009, une commission d’enquête (investigatory commission) du Bundestag allemand, demandée par les partis d’opposition, a examiné les circonstances de la faillite de HRE. Il a toutefois été démontré qu’il n’existait pas d’autre solution acceptable pour le sauvetage de HRE. L’insolvabilité d’un groupe bancaire de cette taille, quelques semaines seulement après le choc de la faillite de Lehman Brothers, perçu dans le monde entier, aurait déclenché une réaction en chaîne avec des coûts multiples pour les pouvoirs publics. – A l’été 2010, il s’est avéré que la HRE avait besoin de 40 millions d’euros supplémentaires de garantie publique. Il a alors été décidé de transférer environ 200 milliards d’euros de titres de la HRE à une bad bank du nom de FMS Wertpapiermanagement. Pour cela, l’État a dû débourser 2 milliards d’euros supplémentaires. Ce qui restait de l’ancienne HRE a été rebaptisé Deutsche Pfandbriefbank. Au printemps 2012, il s’est avéré que l’exercice 2011 s’était soldé par une nouvelle perte de 10 milliards d’euros. – Voir capitalisme d’absence, amortissement, négatif, sauvetage bancaire, nationalisation bancaire, règle bancaire, règle d’or, effondrement bancaire, renflouement, banque, systémique, nationalisation Bradford, stratégie de sortie, sauvetage Fortis, risque de transformation des échéances, home equity loan, bulle immobilière, crise, systémique, choc de liquidité, risque de millions, aléa moral, Mortgage Equity Withdrawal, prêts ninja, débâcle de Northern Rock, crédit Payment-in-Kind, lettre de gage, banquiers provinciaux, crédit foncier, risque de refinancement, plan de sauvetage, bombe à dettes, responsabilité de l’Etat, fonds d’amortissement, Tina, principe du too big to fail, entreprises soutenues par l’Etat, confiance, expropriation forcée. – Cf. rapport annuel 2008 de la BaFin, p. 118 (loi sur les reprises de sauvetage adaptée à la HRE), rapport annuel 2009 de la BaFin, p. 133 s. (résultats de la commission d’enquête sur la faillite de la HRE), p. 202 f. (en dérogation à la réglementation habituelle en matière d’OPA, la loi complémentaire sur la stabilisation des marchés financiers [FMStErgG] permet de raccourcir le délai d’acceptation ; le SoFFin a obtenu aux Etats-Unis une exemption de délai [exemptive relief] auprès de la Securities and Exchange Commission ; long chemin vers la reprise définitive), rapport annuel 2010 de la BaFin, p. 149 (Hypo Real Estate Holding obtient des résultats relativement mauvais au test de résistance), p. 151 s. (mesures de restructuration résonnantes).
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Professeur d’université Dr. Gerhard Merk, Dipl.rer.pol, Dipl.rer.oec.
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