Crise de la dette grecque (Greek debt crisis)

Le 23 avril 2010, la Grèce, membre de la zone euro comptant près de onze millions d’habitants, a dû demander une aide financière à ses voisins de la zone euro et au Fonds monétaire international. Le pays était pratiquement au bord de la faillite. Pendant des années, la consommation a largement dépassé la production. C’est pourquoi la dette publique, accumulée par le biais d’emprunts à l’étranger, a atteint des sommets vertigineux (staggering). La Grèce n’a pratiquement plus pu placer de nouveaux emprunts sur le marché financier après qu’il a été annoncé que le déficit des dépenses publiques par rapport aux recettes était estimé à au moins 15 pour cent en 2010 (le plafond convenu dans le pacte de stabilité et de croissance est de 3 pour cent). – Le plan d’aide à la Grèce a déclenché des débats sur la question de savoir si un tel filet de sécurité (safety net) n’envoie pas de mauvais signaux aux autres membres plus faibles de la zone euro. En effet, si un Etat sait qu’il sera soutenu en cas d’urgence, le gouvernement s’abstiendra de prendre des mesures désagréables (telles que la réduction des dépenses publiques ne pouvant être financées par les ressources économiques propres, l’augmentation des impôts, l’allongement du temps de travail, le recul de l’âge de la retraite). – Le principe de l’égalité des conditions pour tous sur le marché financier a été gravement enfreint par le sauvetage. En effet, de nombreux établissements (surtout français) ont acheté sans hésiter des obligations d’État grecques parce que leur rendement était alléchant. D’autres banques évitaient ces obligations, car elles estimaient clairement le risque de perte élevé. Le sauvetage de leurs concurrents prêts à prendre des risques a manifestement désavantagé les établissements prudents, qui se sont considérés à juste titre comme perdants. – La question s’est également posée de savoir dans quelle mesure et pendant combien de temps les citoyens d’autres Etats membres étaient prêts à assumer les déficits d’autres pays de l’UEM ; en d’autres termes : que les forces politiques qui se sont fixé pour objectif la dissolution de l’union monétaire prennent le dessus. – Enfin, on s’est inquiété du fait que le Fonds monétaire international soutient un pays qui n’est pas en difficulté à cause de dettes en monnaie étrangère (xeno currency), mais à cause d’un surendettement dans sa propre monnaie, à savoir l’euro. – L’idée qu’un petit membre comme la Grèce ne pouvait pas mettre en danger l’ensemble de l’UEM s’est révélée être une erreur d’appréciation. – Il convient de mentionner que les citoyens grecs ont reçu avec l’euro, pour la première fois dans leur histoire récente, une monnaie stable, mais qu’ils ont maintenant largement attribué les raisons de la faillite de l’État à d’autres (mais surtout à l’Allemagne). De plus, en raison de son appartenance à la zone euro, le niveau des taux d’intérêt en Grèce a chuté à des niveaux inconnus jusqu’alors dans ce pays. Cela a encouragé les emprunts, mais il s’est avéré qu’ils n’étaient guère destinés à des investissements visant à améliorer et à élargir le stock de capital et donc à renforcer la compétitivité. Au contraire, une grande partie des prêts a été consacrée à la consommation de luxe (notamment pour l’achat d’automobiles et de yachts coûteux) et à des constructions non rentables. Des grèves (générales), des défilés et des manifestations de masse se sont opposés à la réduction des dépenses publiques et à l’adaptation de l’économie au niveau moyen européen. – La sortie de la Grèce de la zone euro, réclamée par beaucoup, a été jugée très dangereuse, ne serait-ce que parce que l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et peut-être aussi l’Italie pourraient suivre le mouvement. En 2010, les banques allemandes avaient des créances très élevées sur l’Italie et le ClubMed. Celles-ci deviendraient du jour au lendemain des créances en devises étrangères dans une valeur domestique douteuse, ce qui pourrait entraîner un crash des banques allemandes. En outre, on assisterait à une forte réévaluation du reste de l’euro. Afin d’éviter de telles réactions en chaîne (chain reaction), il a été décidé d’accorder des aides financières étendues et toujours renouvelées à la Grèce. – Début mars 2012, les détenteurs d’obligations d’État grecques ont été “volontairement contraints” (voluntarily compelled) de renoncer à la moitié de leurs créances. Mais la BCE avait tout de même dans son portefeuille, au début de l’année 2014, des obligations d’Etat grecques représentant plus de vingt pour cent de celles de la Grèce, dans le cadre de ses opérations outright controversées de politique monétaire. – Voir automatisme d’alignement, grève des investisseurs, renflouement, apurement du bilan, Blame game, expropriation, froid, potentiel de chantage, euro-obligations, Agence européenne de la dette, Union monétaire européenne, erreur fondamentale, Mécanisme européen de stabilité, Fonds monétaire européen, dette éventuelle, explosion de l’UEM, bilan de la BCE, stabilité financière, thèse de Friedman, couverture or, sacrifice de l’or, Grexit, pression des pairs, consolidation budgétaire, crise irlandaise, Neuro, pince politique, retard politique, sauve-qui-peut, effet de recul, viabilité de la dette, solidarité, financière, droit de tirage spécial, compte bloqué, pression de la dette publique, pacte de stabilité et de croissance, erreur fondamentale, cadre de pilotage, réformes structurelles, union de transfert, demande excessive, économie nationale, prélèvement sur le patrimoine, endettement-productivité-enchaînement, respect du contrat, croissance-fait de la dette, historique, expropriation forcée. – Cf. bulletin mensuel de la BCE de mai 2010, p. 50 s. (mesures mises en place par la Grèce pour atteindre les critères de Maastricht), bulletin mensuel de la Deutsche Bundesbank de mai 2010, p. 12 s. (critiques sur les garanties dans le cadre de l’aide à la Grèce), bulletin mensuel de la BCE de juin 2010, p. 38 s. (quasi-effondrement du système financier début mai en raison des problèmes avec la Grèce), bulletin mensuel de la Deutsche Bundesbank de juillet 2010, p. 23.
et suiv. (sur les principes), p. 49 (répercussions de la crise grecque sur le cours de l’euro), Bulletin mensuel de la Deutsche Bundesbank d’août 2010, p. 43 (écarts de rendement des emprunts d’État à dix ans en 2009 et 2010), Rapport annuel 2010 de la BCE, p. 21 (justification des mesures prises par la BCE), Rapport annuel 2010 du BaFin, p. 15 ss (où figurent également des aperçus sur l’échéance et le rendement des emprunts d’État grecs), Bulletin mensuel de la Deutsche Bundesbank de juin 2011, p. 29 et suiv. (différences de rendement des emprunts d’État dans la zone euro ; aperçus ; approches explicatives), Rapport sur la stabilité financière 2011, p. 18 et suiv. (mesures de soutien en détail), Rapport mensuel de la Deutsche Bundesbank de novembre 2011, p. 43 (majorations pour les emprunts d’État Pigs depuis 2009), Rapport annuel 2011 de la BaFin, p. 86 et suiv, p. 117 s. (questions relatives à la dépréciation des obligations d’État grecques), rapport annuel 2012 de la BaFin, p. 19 (énumération des aides).

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Professeur d’université Dr. Gerhard Merk, Dipl.rer.pol, Dipl.rer.oec.
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